Dario Maestripieri, A quoi jouent les primates?
"C’est malin, maintenant je me marre tout seul quand je prends l’ascenseur avec des inconnus (mais sans rien montrer, tout de même).
Mais malgré son humour omniprésent ce livre est un peu déprimant. Nous pensons tous que notre comportement dans la vie reflète notre personnalité unique et merveilleuse, alors nous entendre dire que nous avons peut-être 90% de schémas comportementaux en commun avec les macaques rhésus...
...même quand nous rédigeons des e-mails, des critiques sur babelio.
Heureusement l’actualité est venue à mon secours : quand l’auteur parlait des chimpanzés à la « sexualité débridée » accaparant les femelles je m’imaginais le Cavaliere en pleine séance de bunga bunga, et brusquement tout ça devenait évident !
Ce livre fait appel à la psychologie évolutionniste, à la primatologie, à l’économie comportementale, mais en restant d’une limpidité parfaite. Les thèmes abordés sont fascinants : le choix sexuel, les relations de dominance, le népotisme, l’altruisme et l’égoïsme, la générosité, la confiance... l’amour.
L’auteur prend ses exemples souvent savoureux dans la vie des primates évidemment, mais aussi la communauté scientifique, l’Italie (un chapitre s’intitule « nous sommes tous des mafiosi »), les aéroports, les hyènes ou les poissons des profondeurs.
Quand à ce côté déprimant... bah de toutes façons les gens qui pensent que l’homme se tient à part des animaux sont souvent les premiers à condamner comme « contre nature » les comportements qui leur déplaisent. Allez comprendre. Alors que tous les goûts y sont, justement.
Bon je vous laisse, je dois épouiller... euh... répondre à un ami."
(Babelio)
"UN GRAND merci à Babelio et à son opération Masse Critique pour m’avoir fait découvrir cet auteur et ce domaine scientifique.
On le sait bien, les histoires d’amour finissent mal. Les romans, les films, ne nous racontent que trop rarement des histoires où les relations entre êtres humains sont sincères, sans calculs, naturelles. « Le vernis craque, montrant les turpitudes cachées des familles apparemment unies… », et j’en passe. Dario Maestripieri nous explique sans ambages dans son essai, instruit et très accessible, que tout cela finalement est bien normal, que nous passons notre temps à échafauder des relations sociales non sincères dans le seul but de prendre du pouvoir ou de nous reproduire.
Pour l’auteur, apparemment connu dans son milieu pour ses études sur le développement humain comparatif, tout cela s’explique par la théorie des jeux. Nos actions seraient, comme tous les primates, uniquement guidées par la loi du « bénéfice/risque » : en gros le jeu en vaut-il la chandelle ? Pas de libre arbitre, tout est jeu de rôle avec à la fin un vainqueur (le dominant) et un perdant (le subordonné). Cela fait un peu froid dans le dos, mais l’argumentation est assez convaincante. Les descriptions des sociétés de primates sont saisissantes et nous pouvons souvent nous y voir sans excès d’anthropomorphisme. J’ai beaucoup aimé les jeux de situation élaborés par les sociologues et autres comportementalistes pour étudier nos relations sociales.
On apprendra par exemple comment le fait d’afficher une image montrant un regard au-dessus d’une boite servant de cagnotte aide à la remplir. Ou, tout comme souligné par Walktapus dans sa critique, on pourra comme moi se remettre à prendre l’ascenseur de son bureau uniquement pour le plaisir de décoder les réactions de ses congénères en milieu fermé.
En résumé, un très bon livre de vulgarisation qui permet de découvrir le monde de la biologie évolutionnaire et comportementale, écrit avec humour dans un style vif et enlevé. Même si on peut être réservé sur les positions tranchées de l’auteur, on garde au final le sentiment d’avoir passé un bon moment de lecture. Et comme disait l’ami Georges : « Le pluriel ne vaut rien à l’homme, et sitôt qu’on est plus de quatre on est une bande de cons ». CQFD".
(Babelio)
"Y SONT pas fous, ces primates ?
Nonobstant, ce fut une lecture pleine de jubilations. Je me doutais déjà du coup, mais c’est mieux quand c’est un professeur de développement humain comparatif, de biologie évolutionnaire et de neurologie à l’Université de Chicago qui l’écrit ! Là, vous z'êtes bien obligés de la croire, à lui ! Bande d’ultra-macaques !