Arrière petit-fils de Ben Preston, le poète célèbre pour ses vers écrits dans le dialecte du Yorkshire, Fred Hoyle a toujours aimé se relaxer en lisant des livres de science-fiction. A son collègue Cyril Domb, qui lui demandait pourquoi il perdait tant de temps avec cette littérature, Hoyle une fois répondit :
« J’ai un objectif. Ces gens ne connaissent rien en sciences mais ils gagnent de l’argent en écrivant ces bouquins. Moi, qui ai quelques notions de sciences, devrais être capable de faire beaucoup mieux. »
Après avoir animé des émissions de vulgarisation scientifique pour BBC (étant élu, en 1950, l’animateur radio le plus apprécié de l’année), Hoyle se tourne vers l’écriture pour faire passer des messages que le monde académique de l’époque n’était pas prêt à accepter. C’est ce qui s’est passé pour Le nuage noir : la communauté scientifique refusant de publier ses idées sur la présence de nuages de molécules organiques dans des galaxies comme la nôtre, Hoyle en fit un roman. C’est seulement plus tard, dans les années ’60, que le monde scientifique a dû reconnaître qu’il avait raison sur ce point.
La passion de Hoyle pour la diffusion de la culture scientifique et ses expériences à la BBC ne tardent pas à donner vie à une série télévisée de grand succès, dont l’héroïne est l’actrice Julie Christie : écrites avec John Elliot de la BBC, A for Andromeda (A comme Andromède) et sa suite, Andromeda Breakthrough (Andromède revient) sont successivement réécrites sous forme de romans, publiés en France entre 1965 et 1966.
Toujours soucieux de l’éducation des enfants et désireux de les intéresser à l’astronomie, Hoyle explore également le monde du théâtre, écrivant Rockets in Ursa Major (Des fusées dans la Grande Ourse), une pièce représentée au Mermaid Theatre, à Londres, pour un jeune public entre les 8 et les 14 ans. Comme dans le cas des deux Andromède, cette pièce est ensuite réécrite sous forme de roman avec l’aide de Geoffrey.
Fred Hoyle a souvent été comparé à H.G. Wells, un « scientifique avec une vision », qui a su communiquer ses idées au monde entier :
« Sa contribution au monde scientifique est incalculable, mais un aspect très important de cette contribution est qu’il a promu une compréhension simple de l’astronomie, des mécanismes de l’univers. Le paradoxe est que, malgré sa timidité, il sait communiquer dans le vrai sens du mot. Il ne lui suffit pas de rendre accessibles ses théories aux non-scientifiques, il sait transmettre un formidable enthousiasme. Le public ordinaire peut comprendre son raisonnement et, en même temps, être enchanté par un élan de découverte. Ses livres, The Black Cloud (Le nuage noir), A for Andromeda (A comme Andromède), Element 79, The Incandescents Ones (Les incandescents), Ossian’s ride et ses livres et articles astronomiques / scientifiques / mathématiques parlent d’eux-mêmes. [...]
La qualité irréfutable de son travail est expliquée par le fait qu’il est comme un penseur de la Renaissance : un scientifique et un artiste au même temps. Il a l’attitude du scientifique qui questionne tout et ne tient rien pour acquis – et il est capable de faire un grand bond en avant avec son imagination. C’est intéressant de voir comment sa vision de l’univers en Expansion, théorie qui présente l’idée d’un univers infini, au lieu que fini, un univers sans limites d’espace et de temps, soit reconnue seulement 30 ans après sa formulation. Je crois que Hoyle est un génie qui n’a pas encore été pleinement compris. » (Antony Rubinstein)
Source: http://www.hoyle.org.uk/
Avec l'aimable autorisation des Master et Fellows du St John's College, Cambridge.
Site del l'exposition online consacrée à Fred Hoyle: ici