L’ouvrage qui suit est un recueil d’histoires extraordinaires, reliées entre elles par un double fil conducteur : elles retracent les premiers balbutiements de la géologie et se déroulent dans un endroit précis du Yorkshire. Alors, me direz-vous, en quoi pourraient-elles intéresser des lecteurs français ? Eh bien, pour trois raisons majeures.
D’abord, ce livre utilise les ressorts de la littérature pour transmettre une profonde vérité universelle. Les écrivains sont des gens opiniâtres ; ils s’approprient toutes les techniques existantes – voyages dans le temps, personnages charismatiques, locuteurs multiples, tension dramatique, paysages envoûtants – pour tenir le lecteur en haleine. Des fantômes tapis dans la roche vous offrira tout cela, et plus encore.
Ensuite, je tiens à préciser que s’il traite apparemment de géologie, son véritable sujet est autre. Il parle d’un changement historique dans la perception par l’homme de son environnement. Au début du livre, les paysages, les fossiles, les météorites ne sont pour lui que des sources d’émerveillement. A la fin, il les voit comme des sujets d’étude, qu’il convient d’analyser et de classer par catégorie. Cette profonde mutation est d’autant plus intéressante qu’elle ne concerne pas uniquement une période historique donnée. Elle est d’une éternelle actualité – nous sommes tous dotés d’une capacité d’émerveillement et d’un besoin d’analyser. Nous possédons tous une âme et un esprit.
Le troisième attrait de ce livre tient aux récits en eux-mêmes. Ce sont des contes merveilleux pourtant basés sur des faits réels qui attendaient simplement qu’on les découvre et leur redonne vie. Même si vous n’avez jamais observé de près une roche ou un fossile, ils vous enchanteront, je vous le garantis.
Roger Osborne, octobre 2013.