Le nuage noir est peut-être le meilleur exemple du lien existant entre les romans de Fred Hoyle, et son travail de scientifique.
Le roman est en effet la première mise en scène d'une théorie - la présence de nuages de molécules organiques dans des galaxies comme la nôtre - réfusée par la société scientifique des années 1950, et objet de nombreuses études scientifiques de l'astronome:
"[...] Les éléments fondamentaux essentiels à la vie existent en très grande quantité au sein des nuages de gaz interstellaires denses, les nuages moléculaires. Cette matière fut déposée à l’intérieur du système solaire, d’abord dans des corps de type cométaire, puis lors des collisions de ces corps avec la Terre. Nous pourrions dire de la Terre qu’elle a été « infectée » par les matériaux constituants de la vie, et que d’autres planètes gravitant autour d’autres étoiles l’ont été de la même manière. Puisque les autres planètes existent probablement en très grand nombre – il pourrait bien y avoir dix milliards ou plus d’étoiles dotées de planètes dans notre seule galaxie – la perspective de voir apparaître la vie sur une échelle galactique semble très favorable. L’image qui s’offre à nous est celle d’une grande quantité de molécules de type approprié recherchant simplement des « logis » convenables, et celle de l’existence de très nombreux logis de ce type."
(F. Hoyle, N.C. Wickramasinghe, Le nuage de la vie, 1980 [1978], Albin Michel, p. 199)